C’est votre premier rendez-vous! Bien sûr, vous connaissez déjà bien votre grand-parent, vous connaissez ses goûts, ses manies, vous trouvez parfois qu’il radote parce qu’il raconte souvent les mêmes deux ou trois anecdotes. Vos questions vont peu à peu amener à la surface des éléments que vous ignorez, qui peut-être étaient enfouis loin dans sa mémoire ou bien que lui-même considérait comme trop banals pour être signalés?
Vous êtes prêt…
Installés tous les deux confortablement, ni trop près, ni trop loin, vous avez commencé par un bavardage familier (les dernières nouvelles de la famille, de l’école, du match, etc.) Votre enregistreur est en marche, bien visible. Vous avez sous les yeux le guide d’entretien que vous avez préparé, mais il faut aussi l’oublier pour être totalement dans l’écoute, l’attention à votre interlocuteur.
Partir de l’état-civil

D’une certaine façon, vous allez reconstituer son livret de famille, ses livrets de famille : celui où il a été inscrit comme enfant, celui où il apparaît comme le père/la mère de votre papa ou maman. Où et quand est-il né? Avec des frères et soeurs? Quel rang avait-il dans la fratrie?
Il faudrait dégenrer cette histoire, car vous interrogez une grand-mère ou un grand-père, une femme ou un homme. Mais je crains de ne pas y arriver. Je vais donc rester très tradi.

Un arbre généalogique
Vous avez là de quoi esquisser un arbre généalogique. Ce n’est pas notre projet, mais vous pourrez continuer dans ce sens, approfondir. Cependant ces livrets de famille vont donner une première ébauche de votre enquête anthropologique : comment s’organise la famille? qui se marie avec qui? combien d’enfants? N’oubliez pas que vos grands-parents sont de la génération du baby-boom; ils sont aujourd’hui les boomers, si décriés.
Des questions à enchaîner
Tenter de creuser autour du prénom (des prénoms), peut-être des surnoms, des diminutifs qui sont affectueux (ou pas). Pourquoi Françoise et non pas Eugènie? Pourquoi Michelle et pas Angélique? Qui étaient les parrains et marraines?
A quoi jouaient-ils? Les jeux et les jouets dont ils se souviennent.
Dans cette première séquence, vous allez donc vous concentrer sur la naissance et la petite enfance. Vous n’aurez pas toutes les réponses souhaitées… et vous allez ensuite trouver d’autres questions pour approfondir.
Un outil qui facilite la parole : la reformulation
Vous avez envie de relancer l’échange sur un thème, c’est le moment d’utiliser la reformulation : vous reprenez avec vos propres mots quelque chose que votre interlocuteur a exprimé et que vous souhaitez développer. Un exemple : « Tout à l’heure, tu racontais que… [avec vos mots à vous] tu peux m’en dire plus ». Cette méthode a deux avantages pour vous et pour votre interlocuteur. En vous entendant reprendre ce qu’il a dit, votre interlocuteur sentira que vous l’écoutez bien, et cela crée de la confiance, de la complicité, de la connivence. En redisant avec vos propres mots, vous assimilez mieux pour vous-même. Et s’il pense que vous n’avez pas bien compris, votre grand-parent complètera, corrigera.
Cette pratique de la reformulation peut vous servir dans de multiples contextes: aux épreuves orales, dans les entretiens d'embauche, et dans toutes les relations interpersonnelles. N'hésitez jamais à en user (et même à en abuser).
Et la prochaine séance?
On commencera par faire un bilan de vos premiers entretiens avant de préparer les questions à suivre.